Affaire Brierre : Le procès.
Il se déroule à Chartres en décembre 1901.
Brierre et les vêtements du crime
À la reprise de l’audience, Brierre réapparaît avec le pantalon, la chemise et le gilet souillés du sang de ses enfants et, tel un mannequin passif, étiqueté des scellés épinglés, il est manipulé par l’expert.
Celui-ci relève d’abord la blouse et désigne aux jurés des traînées brunâtres sur la partie supérieure du pantalon, puis il lui soulève un bras et montre la concordance des taches entre le gilet et la chemise. Devant le jury, et aux côtés de l’expert qui tourne autour de l’accusé, font cercle Comby, Belat et les gendarmes[3] tandis que la salle est debout pour voir ce spectacle. Il est jugé « écœurant » par Le Petit Parisien, « épouvantable[4] » par Le New York Daily Tribune et inutile par Le Figaro.
En effet, cette « barbarie n’a même pas eu l’excuse de fournir la preuve âprement poursuivie ». La concordance des taches qui paraissait assurée n’est pas jugée « mathématique[5] » par les deux autres experts. L’expertise corrigée par l’expertise, voilà qui suffit à semer le doute : « Hier soir, j’étais convaincu de la culpabilité de Brierre et aujourd’hui, je ne sais plus », écrit le reporter du Gaulois.
Le résultat des analyses de sang
Les analyses de sang faites par Vibert et Ogier n’ont pas non plus le caractère indiscutable attendu. L’origine des taches qui couvrent la massette, le coutre et le papier de correspondance retrouvé dans le portefeuille en fer blanc est « à peu près certaine ». Mais les experts ne peuvent dire s’il s’agit de sang humain ou animal.
En revanche, ils estiment « extrêmement probable » que celui du sac de toile bleue provienne de sang humain et « certainement pas » du sang de lapin comme le soutient Brierre. Comme ce dernier s’enquiert des méthodes de l’expert, le président Belat raille sa prétention – « Vous n’allez sans doute pas discuter chimie » – déchaînant immédiatement un concert de rire.
Brierre est condamné à mort, mais il est gracié par Loubet. Comme Dreyfus.
Bonjour,
Suite à notre conversation sur le groupe généalogie 28, j’ai lu votre livre qui est passionnant du début à la fin. Je suis convaincue de l’innocence de ce pauvre homme, coupable idéal à qui aucune chance n’a été donnée. Effectivement, il peut y avoir quelques doutes mais cet homme est resté droit jusqu’à la fin de sa vie et n’a jamais varié dans ses déclarations. Il n’a surtout jamais montré de signes de violence envers qui que ce soit.
L’enquête et la justice n’ont jamais cherché un autre coupable et les preuves du crime ont été bien malmenées par tout le monde même les voisins.
La révision du procès aurait été une bonne chose et malheureusement, la vérité ne sera jamais connue.
Dommage pour lui et pour sa fille.
Bonne journée
Bonjour Madame,
Je vous remercie pour votre message et vos compliments. Il est toujours très agréable pour un auteur d’avoir des retours positifs. J’ai aussi mon intime conviction sur cette affaire que je ne livre pas dans le livre. Puisque vous m’avez lu, je me permets de vous donner la mienne. Elle est contraire à la votre : je crois Brierre coupable. Selon moi, il a vécu dans le déni – conscient ou inconscient – du 22 avril 1901 à sa mort. Les retours montrent que les avis sont très partagés. 40% des lecteurs pensent Brierre non coupable, 40% le pensent coupable et 20% ne se prononcent pas. La révision du procès aurait été intéressante et surtout l’appel ( qui n’existait pas encore) car il y avait sur des éléments matériels des empreintes digitales qui hélas ne furent pas exploitées lors de l’instruction. Elles auraient pu l’être ensuite…
Bien cordialement,
Alain Denizet
B’jour je recherche depuis quelque mois votre livre concernant » L’affaire Brierre » impossible de le trouver hormis sur amazone mais avec des frais de port exorbitant (24.39 e) peut être savez vous ou je peux le trouver, ou voir le commander par correspodance. Je viens de commander un autre de vos livres « Matricules : Histoire de bagnes et de bagnards »
Bonne fin d’après midi
Cordialement
V. ALLEGRET