« De Dreyfus en Brierre ».
« De Dreyfus en Brierre ». La manchette s’affiche en une du Gaulois le 1er janvier 1902. Pour son auteur, Maurice Talmeyr, l’Affaire a accouché d’une nouvelle affaire.
L’exploitation politique de l’affaire Brierre
« Parfaitement, claironne Léon Bailby dans La Presse, il y a aujourd’hui une affaire Brierre comme il y a eu, comme il y a encore une affaire Dreyfus. Cette nouvelle affaire est destinée à remplacer l’autre et à faire autant de bruit qu’elle[6]. » Robert Mitchell constate, pour le regretter, que l’affaire Dreyfus « qui devrait être enterrée domine toujours notre vie sociale et politique ; on la rencontre à chaque tournant et son influence survit à ses péripéties[7] ».
La rencontre entre Brierre et la plus célèbre des causes judiciaires de l’histoire de France est pour le moins paradoxale : qu’y a-t-il de commun entre le paysan de Corancez et le polytechnicien de Mulhouse, entre le père condamné pour l’assassinat de ses cinq enfants et le capitaine jugé coupable d’avoir trahi son pays au profit de l’Allemagne ?
Quels points communs entre Dreyfus et Brierre ?
Les journaux ont tôt fait de repérer des similitudes : l’innocence revendiquée, le verdict contesté et la grâce accordée. (…) Il ne s’agit plus cette fois, comme pour Dreyfus, d’une remise en cause des seules institutions militaires, mais d’une gangrène qui gagne le cœur même de la justice civile et dont l’affaire Brierre est à la fois l’illustration et l’accélérateur (…)
Les antidreyfusards désignent sans peine l’origine du mal : « Il est de mode maintenant de critiquer tous les jugements rendus […] Cette manie a commencé avec l’affaire Dreyfus, elle se manifeste à nouveau avec l’affaire Brierre », écrit La Patrie le 31 décembre. La Libre Parole renchérit sur son confrère nationaliste : « On voit de qui une pareille thèse émane ; pendant trois années, on a essayé de la faire triompher et on voudrait pour un homme de rien réussir afin de pouvoir dire qu’on avait eu raison pour Dreyfus. »
Le chapitre IX montre la vie de Brierre au bagne et les rebondissements de l’affaire…
[1] Archives départementales d’Eure-et-Loir, 2 U 2 art. 653, 4e session.
[2] Procès-verbal, déclaration de Léon Baron, 23 avril 1901.
[3] Le Matin, 21 décembre 1901.
[4] New York Daily Tribune, 22 décembre 1901.
[5] La Lanterne, 21 décembre 1901.
[6] La Presse, 25 décembre 1901.
[7] Le Gaulois, 30 janvier 1902.
Bonjour,
Suite à notre conversation sur le groupe généalogie 28, j’ai lu votre livre qui est passionnant du début à la fin. Je suis convaincue de l’innocence de ce pauvre homme, coupable idéal à qui aucune chance n’a été donnée. Effectivement, il peut y avoir quelques doutes mais cet homme est resté droit jusqu’à la fin de sa vie et n’a jamais varié dans ses déclarations. Il n’a surtout jamais montré de signes de violence envers qui que ce soit.
L’enquête et la justice n’ont jamais cherché un autre coupable et les preuves du crime ont été bien malmenées par tout le monde même les voisins.
La révision du procès aurait été une bonne chose et malheureusement, la vérité ne sera jamais connue.
Dommage pour lui et pour sa fille.
Bonne journée
Bonjour Madame,
Je vous remercie pour votre message et vos compliments. Il est toujours très agréable pour un auteur d’avoir des retours positifs. J’ai aussi mon intime conviction sur cette affaire que je ne livre pas dans le livre. Puisque vous m’avez lu, je me permets de vous donner la mienne. Elle est contraire à la votre : je crois Brierre coupable. Selon moi, il a vécu dans le déni – conscient ou inconscient – du 22 avril 1901 à sa mort. Les retours montrent que les avis sont très partagés. 40% des lecteurs pensent Brierre non coupable, 40% le pensent coupable et 20% ne se prononcent pas. La révision du procès aurait été intéressante et surtout l’appel ( qui n’existait pas encore) car il y avait sur des éléments matériels des empreintes digitales qui hélas ne furent pas exploitées lors de l’instruction. Elles auraient pu l’être ensuite…
Bien cordialement,
Alain Denizet
B’jour je recherche depuis quelque mois votre livre concernant » L’affaire Brierre » impossible de le trouver hormis sur amazone mais avec des frais de port exorbitant (24.39 e) peut être savez vous ou je peux le trouver, ou voir le commander par correspodance. Je viens de commander un autre de vos livres « Matricules : Histoire de bagnes et de bagnards »
Bonne fin d’après midi
Cordialement
V. ALLEGRET