L’affaire Brierre

 

Avertissement au lecteur : L’Affaire Brierre est un livre d’histoire. Rien n’est romancé. L’ensemble des faits proviennent du volumineux dossier d’assises  et des milliers d’articles de presse français et étrangers.  Pendant près de dix ans –   d’avril 1901 à juillet 1910 – elle passionne. Cette histoire exceptionnelle n’avait jamais fait l’objet d’un livre. Elle est l’affaire criminelle la plus médiatisée en France avant que ne surviennent les affaires Landru et Seznec.

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L’affaire criminelle la plus médiatisée avant les années « 20 »

affaire Brierre
Affaire Brierre. Brierre, sa trépigneuse et ses journaliers. Brierre est à l’arrière-plan, an milieu. A sa droite son cheval Jean-Pierre. Entrepreneur de battage, il passe pour un patron dur au travail, mais payant rubis sur l’ongle. L’Illustration, 11 mai 1901. DR.

La médiatisation  des crimes de sang démarre avec l’Affaire Troppmann.  Le Petit Parisien en fit une affaire emblématique qui fit décoller ses ventes. Depuis, le fait divers s’installe de plus en plus en une. Les titres  à sensation se multiplient,  dessins et photos à l’appui.

Les journalistes s’emparent des sujets. Il enquêtent, ils critiquent la procédure, ils recueillent des témoignages des voisins, de la famille. De ce point de vue, l’affaire Brierre est représentative de ces évolutions qu’elle accompagne sur près de dix ans.
Elle est jusqu’aux affaires Landru et Seznec l’affaire criminelle la plus médiatisée de l’histoire de France.

Tout commence à Corancez (Eure-et-Loir) le 21 avril 1901.

affaire Brierre
Affaire Brierre. Brierre, debout, dans le box des accusés. A ses côtés, Comby, l’avocat parisien engagé par la famille dont l’extrémité de la moustache point comme une virgule. Il promit monts et merveilles, irrita les provinciaux par sa prétention et fit une plaidoirie d’une rare médiocrité. L’Illustration, 28 décembre 1901. DR.

Brierre, un paysan sans histoire, veuf depuis 1897, est accusé d’avoir tué ses cinq enfants. Ce forfait, rarissime dans les annales de la justice, demeure encore une énigme car Brierre, jugé coupable et condamné à mort, a toujours clamé son innocence. Car si les charges sont accablantes, il n’y a ni témoin direct, ni preuve irréfutable, ni mobile sérieux et pas d’aveu.

Affaire criminelle et exploitation politique 

C’est pourquoi, le verdict de mort à peine prononcé, le crime de Corancez devient une affaire politique. La cause de Brierre entraîne des débats houleux sur la grâce présidentielle, sur la peine de mort à l’Assemblée nationale et, c’en est l’aspect le plus inattendu, une violente polémique qui se nourrit de l’affaire Dreyfus… Brierre est condamné à mort, mais il obtient la grâce présidentielle. Les antidreyfusards dénoncent vivement la clémence de Loubet. Celui qui a gracié « le pire des traîtres » -Dreyfus – gracie aussi le pire des criminels.

affaire Brierre
Affaire Brierre. Sur cette caricature de Forain publié par L’Echo de Paris, le 8 février 1902, une hideuse Marianne juive symbolise l’emprise des juifs sur les institutions. Elle promet à Brierre un retour prochain en France. Comme Dreyfus en 1899.

Brierre au bagne de Guyane

Brierre est envoyé au bagne de Guyane. Il rejoint l’île Royale réservée aux forçats de renom parmi lesquels Manda, l’amant de Casque d’Or ( cf photo). Contrairement au littoral, les évasions y sont impossibles en raison des requins qui y patrouillent en permanence. Brierre est un bagnard atypique,  sans histoire. Il se révèle être un excellent infirmier. A partir de 1909, il est ensuite nommé préparateur en pharmacie.

Il occupe au bagne des postes enviés où l’on est bien nourri et bien soigné. Brierre, Manda et Soleilland sont les « vedettes » médiatiques des îles du Salut. Ses supérieurs qui le croient innocent relancent une campagne de presse en 1908 et 1909 pour la réouverture du procès. Le paysan de Corancez meurt en mars 1910.

La lecture s’achève, quel que soit le sentiment du lecteur à la fin de l’ouvrage, par un point d’interrogation.

3 thoughts on “L’affaire Brierre”

  1. Bonjour,
    Suite à notre conversation sur le groupe généalogie 28, j’ai lu votre livre qui est passionnant du début à la fin. Je suis convaincue de l’innocence de ce pauvre homme, coupable idéal à qui aucune chance n’a été donnée. Effectivement, il peut y avoir quelques doutes mais cet homme est resté droit jusqu’à la fin de sa vie et n’a jamais varié dans ses déclarations. Il n’a surtout jamais montré de signes de violence envers qui que ce soit.
    L’enquête et la justice n’ont jamais cherché un autre coupable et les preuves du crime ont été bien malmenées par tout le monde même les voisins.
    La révision du procès aurait été une bonne chose et malheureusement, la vérité ne sera jamais connue.
    Dommage pour lui et pour sa fille.

    Bonne journée

    1. Bonjour Madame,
      Je vous remercie pour votre message et vos compliments. Il est toujours très agréable pour un auteur d’avoir des retours positifs. J’ai aussi mon intime conviction sur cette affaire que je ne livre pas dans le livre. Puisque vous m’avez lu, je me permets de vous donner la mienne. Elle est contraire à la votre : je crois Brierre coupable. Selon moi, il a vécu dans le déni – conscient ou inconscient – du 22 avril 1901 à sa mort. Les retours montrent que les avis sont très partagés. 40% des lecteurs pensent Brierre non coupable, 40% le pensent coupable et 20% ne se prononcent pas. La révision du procès aurait été intéressante et surtout l’appel ( qui n’existait pas encore) car il y avait sur des éléments matériels des empreintes digitales qui hélas ne furent pas exploitées lors de l’instruction. Elles auraient pu l’être ensuite…
      Bien cordialement,
      Alain Denizet

  2. B’jour je recherche depuis quelque mois votre livre concernant  » L’affaire Brierre » impossible de le trouver hormis sur amazone mais avec des frais de port exorbitant (24.39 e) peut être savez vous ou je peux le trouver, ou voir le commander par correspodance. Je viens de commander un autre de vos livres « Matricules : Histoire de bagnes et de bagnards »
    Bonne fin d’après midi
    Cordialement
    V. ALLEGRET

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